A la Révolution, l’ancienne halle servait de mairie, d‘école, de salle du Peuple mais aussi de prison pour les femmes. Elle était le centre d’attraction du village et le lieu de rendez-vous pour les fêtes de la commune (fête des vendanges, fête locale, etc.), les marchés et les foires. Elle fut démolie au début de la IIIe République et la reconstruction de la halle actuelle fut réalisée en 1907 d’après les plans de l’ingénieur Pierre Bouchet, la halle est réalisée en béton par la firme François Hennebique (1). Il ne reste que deux modèles de ce genre en France. Le carillon et l’horloge surplombant l’édifice proviennent de l’ancienne halle.
A la fois moderniste dans sa construction (arcades en béton armé) et traditionnelle dans son programme, la halle est un témoin du renouvellement des programmes urbains du début du 20e siècle. La halle présente une façade antérieure sud avec avant-corps central composé d’un escalier monumental. Le bâtiment, de plan rectangulaire, repose sur dix-huit piliers fondés sur une semelle de béton armé qui, au rez-de-chaussée, délimitent l’espace de la halle. Les deux niveaux d’élévation présentent une même ordonnance d’arcades surbaissées sur les côtés longs, et d’arcades en plein cintre sur les petits côtés. Décors de céramiques polychromes remarquables. Les boiseries ont été réalisées par l’ébéniste Thébé et son fils. Dans un premier temps, il n’y avait pas de toit mais il fut ajouté en 1921 sous la municipalité (Larrié).
Elle est classée aux Monuments historiques (cad. B 100) : inscription par arrêté du 3 février 1999.
Biographie
(1) François Hennebique :
Né à Neuville-Saint-Vaast, entre Lens et Arras, au 64, rue du Canada, un médaillon porte l’inscription « François Hennebique, inventeur de la construction en béton armé, naquit ici le 25 avril 1842 ».
En 1860, il devient maçon et décide peu de temps après de se mettre à son propre compte. Il part alors 20 ans à Bruxelles.
Il est l’inventeur du béton armé. C’est en 1879 qu’il coule sa première dalle de béton armé. En 1892, il construit son premier immeuble en béton armé au n°1, rue Danton à Paris et y installe son entreprise avec comme slogan : « Plus d’incendies désastreux ». En 1899, il conçut et construisit le premier pont civil en béton armé de France, le pont Camille-de-Hogues à Châtellerault.
Afin de démontrer les possibilités exceptionnelles de son matériau, il l’employa pour bâtir une demeure à l’architecture originale, que l’on peut facilement remarquer en face du lycée Lakanal, près de la gare RER de Bourg-la-Reine. Les constructions s’enchaînent ensuite : les docks de Manchester, le tunnel de Newcastle, le stade de Lyon…