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La vie communale pendant la révolution

En 1787, quatre consuls, un procureur et huit « Conseillers Politiques » organisent la vie communale. En mai, les réparations de la place couverte s’imposent. La Louge a débordé trois fois, les innondations sont une plaie vive.

Au mois de juin, on interdit le jeu de quille, les Communaux du Rabé sont affermés. Mais les réparations pressent aussi à l’église, au cimetière, au presbytère, à la place, à la fontaine de la Prade.

Au mois de novembre, rien n’a bougé. Le « toit de la Halle risque la chute»…

Le 12 février 1789, les trois ordres s’assemblent à RIEUX, Jean François IDRAC, le curé y représentera le clergé, Eparche de Sainte-Marie, la noblesse, Pierre GAUNIN et Jean Pierre CLERGUE, officier de Santé, né en 1758, le tiers état.

L’assemblée de Rieux devra nommer 16 députés, 4 du Clergé, autant de la Noblesse et 8 du Tiers Etats, qui sont envoyés aux Etats de LANGUEDOC.

Le 22 mars, une assemblée rédige le cahier des doléances. La grêle de mai est dévastatrice depuis plus de deux ans. On ne peut plus aller en procession à la Chapelle de La Louge.

La grande peur provoque, le 13 septembre, la création de la garde bourgeoise dont Sainte Marie sera le capitaine.

Le 29 novembre, peu après l’élection des consuls, les lettres patentes du Roi demandent la réforme des municipalités. Longages reçoit ce même jour la réforme de l’imposition, la liberté du commerce et la déclaration des droits de l’homme.

Les élections municipales n’eurent lieu qu’en avril 1790Guilhaume CAMPAIGNE sera le premier maire de Longages. Il est à la tête d’une municipalité de 5 officiers, un procureur et 10 notables.

Au mois de mai, le Département de « TOULOUSE » est créé. Une assemblée politique se réunit à Carbonne auquel Longages est rattaché.

Le 26 novembre, le monastère est visité car on y a volé du bois.

Décembre voit le retour des projets de travaux : les moulins sont mis en bien nationaux, le pont de la Louge risque de s’écrouler mais la fin des aumônes des Prieures pose le problème de la pauvreté qui incombe dorénavant à la municipalité. Hors, il y a beaucoup de pauvres et d’infirmes. Pour « égayer » le tableau, une horloge est achetée.

Le curé IDRAC et le vicaire DELPY prêtent le serment en janvier 1791 au moment où l’on crée les nouvelles sections cadastrales. Au nombre de six, elles se comparent à celles de Saint-André, Centre de la constitution, de Saint-Blaise, de Notre Dame et de la Nation, harmonieux compromis de la religion et de la révolution !

Le mois de février voit les premières ventes au Prieuré. Le maire s’insurge contre les abus.

Le département est administré par 36 membres et un procureur, élus par des députés désignés dans chaque commune et réunis en assemblée primaire. Il est divisé en districts dont ceux de MURET et de RIEUX, gérés par 12 membres et un procureur. Le district possède un tribunal civil

Cette entité est elle-même divisée en cantons où réside le Juge de paix qui sera d’ailleurs en 1792 Laperche de LONGAGES.

Longages est rattaché à Noé, dépendant du district de MURET. CARBONNE s’étonne que les villages de CAPENS, LONGAGES et BERAT, aient été omis de leur canton dont ils étaient de mouvance traditionnelle.

Pierre GOUNIN de LONGAGES devint un des premiers administrateurs du District de MURET. Il est fait un état des propriétés, l’atelier de charité s’organise.

Au mois de décembre, la municipalité de LONGAGES est fort mécontente d’être à NOE.

Le canton est divisé en effet en deux assemblées primaires. Celle rassemblant LONGAGES, BERAT, MONTAUT, et SAINT LEGER se réunit à la Chapelle Saint-Jacques de NOE, jugée bien trop petite. D’autre part, le curé de NOE est un réfractaire qui accueille les prêtres hostiles à la révolution. La municipalité patriote de LONGAGES s’en offusque et lance une pétition.

« An quatre de la liberté », ainsi écrit le greffier en avril 1792. En juin, il est procédé à la vente de cuves et de la vaisselle culinaire du couvent.

Juillet est fort troublé, on contrôle les armes.

Le 29, la fête de la fédération se tient à Muret et le 15 août, la patrie en danger appelle au recrutement de volontaires nationaux.

Le même mois, il est procédé à la vente en bien national du domaine du couvent. Les problèmes de l’église commencent…

Les élections du 3 octobre 1792 « An premier de la république française » sont difficiles. Jacques DUMUNS est, malgré tout, élu maire. Pressé par la guerre, on inventorie en novembre l’argenterie de l’église, « sauf les vases sacrés ».

Au mois de décembre, la crise avec NOE s’emplifie. Longages demande l’abolition du canton de Noé et la création d’un autre chef-lieu. On laïcise les états paroissiaux.

Le 9 mars, François LAPERCHE, commerçant, né en 1745, est nommé juge de Paix du Canton.

La Société Populaire se forme en 1793. Elle comporte 61 membres. Les certificats de civismes pour les « soupçonnés aristrocrates » sont exigés. Jean EPARCHE de Sainte Marie, ancien Maréchal des logis, âgé de 65 ans, s’en voit délivrer un.

Le 3 mars, « les carps constitués s’étant réunis avec la Garde Nationale et tous les citoyens armés et non armés pour y faire la déclaration de guerre avec le Roi d’Angleterre et le Stathouder des provinces unies (Hollande-Belgique), l’ordre de partir ayant été donné, le tambour ayant fait le rappel de la légion ».

Puis un cortège se fit : « le tour du village en proclamant la déclaration de guerre »

Puis les citoyens ont déclaré « Je jure de défendre jusqu’au dernier soupir la liberté, l’égalité, la souveraineté du peuple français dans toute son intégrité, l’unité et l’indivisibilité de la République, la sureté des personnes et des propriétés, de dénoncer comme ennemi public tous ceux qui tiendraient une conduite opposée à ces principes.

Je voue à l’exécration publique et à celle de la postérité ceux qui tenteraient de faire revenir la France au pouvoir royal, ceux qui aspireraient à la dictature, au triumvir, les faux défenseurs de la patrie. « Tous les citoyens ont répondu je le jure et se sont écriés se disant Vive la République, ça ira, ça ira ».

Mais le 4 août, quand la jeunesse est rassemblée, les premières désertions se manifestent…Suite à l’affaire Girondine, il est procédé en septembre à la remise des armes (voir illustration).

Le lendemain, le 5 septembre, les jeunes sélectionnés pour le tirage au sort sont réunis. Plusieurs manquent mais 29 sont là. On leur demande le mode de recrutement de l’homme à envoyer. La majorité se prononce pour le vote. Seul, DELHOM préfère le tirage au sort. Or, c’est pour lui que 25 votent…

Sale Coup ! Il est proclamé « l’homme à marcher pour la défense de la patrie » dont le signalement est « taille cinq pieds deux pouces, cheveux et sourcils noirs, yeux châtain clair, visage ovale et gravé de la petite vérole, nez moyen et gravé, bouche grande et menton relevé, âgé de 24 ans.

Au mois de février, SARRANS, chargé par le District de MURET de repérer les Fédéralistes Girondins, dénonce PANIFOUS pour avoir pris la défense de l’Administrateur MARRAST (notaire de SAINT LYS) destitué et reclus pour cause de fédéralisme. Mais la société populaire de LONGAGES n’en tient pas compte et PANIFOUS est maintenu membre. Jean-Baptiste HOUDIN, d’autre part, administrateur avec MARRRAST, est réintégré à l’unanimité. La tendance Girondine, déjà affirmée dans le texte de la manifestation est nette à LONGAGES, l’apparition avec le Jacobin SARRANS est plus qu’une évidence.

Le Directoire de Muret avait été démantelé dès septembre 1793. COURTIES et SIRVEN de RIEUMES avaient été arrêtés. MARRAST a pu rester en place jusqu’en février 1794. Jean-Baptiste HOUDIN entre au directoire en novembre 1793. Il y figure toujours en mars 1794. Il en est le Président (en pleine teneur !).

Revenons à novembre 1793. La municipalité et le comité de surveillance de la société populaire sont sur le pied de guerre.

Pétronille MARSEILLE est arrêtée. A-t-elle juré contre la République ?